Vol. 57 (2006)
Articles

Cette manche au syndicat — La grève chez Dupuis Frères en 1952

John Willis
Canadian Postal Museum-Canadian Museum of Civilization

Published 2006-01-01

How to Cite

Willis, J. (2006). Cette manche au syndicat — La grève chez Dupuis Frères en 1952. Labour Le Travail, 57(1), 43–91. Retrieved from https://www.lltjournal.ca/index.php/llt/article/view/1106

Abstract

Le 1 Mai 1952 les 1200 travailleurs du grand magasin et du comptoir postal de Dupuis Frères à Montréal, ont vote en faveur de la grève. D'une durée de trois mois, l'interruption du travail oppose une locale de la Confédération des travailleurs catholiques du Canada [CTCC] à une puissante entreprise commerciale et symbole national de l'économie canadienne-française (Dupuis Fréres). L'historiographie de l'après-guerre n'accorde pas une grande place à ce conflit, qui, à l'encontre d'aurres conflits mieux connus — telle la grève de l'amiante (1949) et la grève de Murdochville (1957), s'est solde par une éclatante victoire du syndicat. L'article examine d'abord le contexte général et les conditions spécifiques qui ont entraîné le déclenchement de la grève. Il analyse ensuite l'enchaînement des événements, qui se sont déroulés en quatre phases ou séries de faits dans le temps. Il importe de prendre le temps de reconsidérer les événements dans l'ordre, car il ressort de l'exercice une perspective nous permettant d'appréhender l'enjeu fort thé àtralisé du conflit qui se deroule dans une conjoncture de croissance économique et d'effervescence syndicale. Nous offrons un canevas preliminaire, que d'autres pourront compléter à leur manière, le but de I'exercice étant, dans un premier temps, de faire ressortir cette grève des boules à mites de l'Histoire. On 1 May 1952 the 1200 store and mail-order workers at Dupuis Frères in Montréal went out on strike. The conflict would last three months. The union, affiliated with the Confederation des travailleurs catholiques du Canada [CTCC] took on a powerful company, Dupuis Frères Ltée, with an established corporate image as a national symbol of French-Canadian entrepreneurship. The historiography of the post-war era has little to say of this event, which nonetheless ended in a resounding union victory. Historians instead have preferred to focus on such better-known conflicts as the Asbsetos strike of 1949 and the Murdochville strike of 1957. The article examines the context, general and specific, leading to the outbreak of the strike. It then looks at the succession of events, here narrated in four distinct phases. The reconsideration of events is important for it allows us to better understand the theatrical dimension of this conflict which unfolded in an overall conjuncture of economic growth and union militancy. The article offers a preliminary interpretation of events which, it is hoped, will be rounded out by fellow-colleagues working in the field. The objective of the article is to remove the event from the mothballs of history and give it due consideration.