Vol. 19 (1987)
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Syndicalisme «parcellaire» et syndicalisme «collectif:» Une Interprétation socio-technique des conflits ouvriers dans deux industries québécoises, 1880-1914

Jacques Ferland
University of Maine, Orono

Published 1987-01-01

How to Cite

Ferland, J. (1987). Syndicalisme «parcellaire» et syndicalisme «collectif:» Une Interprétation socio-technique des conflits ouvriers dans deux industries québécoises, 1880-1914. Labour Le Travail, 19, 49–88. Retrieved from https://www.lltjournal.ca/index.php/llt/article/view/2397

Abstract

CETTE ANALYSE CHERCHE à démontrer que plusieurs manifestations de «nouveau syndicalisme» semblables à celles observées en Angleterre et dans d'autres régions canadiennes, surgirent du mouvement ouvrier québécois au tournant du vingtième siècle. C'est en raison de leur position particulière au sein du procès de travail que les tisseurs et les tisseuses, ainsi que d'autres ouvriers du coton «semi-qualifiés» donnèrent une dimension -multilatérale» à leurs grèves, de sorte que les conflits de travail eurent tendance à se déployer au-delà d'une seule tâche productive ou des seuls travailleurs qualifiés. Comparativement, les ouvriers en chaussures évoluèrent dans une environnement productif beaucoup plus «parcellisé» et leur lutte surgit et concerna essentiellement les ouvriers masculins les plus qualifiés et leurs fraternités respectives, dans la tradition du syndicalisme de métiers de l'ère victorienne. THIS STUDY SEEKS to demonstrate that numerous manifestations of "new unionism" similar to those found in England and various regions in Canada, were noticeable in the Quebec labour movement at the turn of the twentieth century. Because of their peculiar socio-technical position in the labour process, male and female weavers, as well as other semiskilled cotton mill operatives, gave a multilateral orientation to their strikes, meaning that labour conflicts tended to spread beyond a single occupation or to the most skilled workers. In comparison, boot and shoe workers were confined by a much more fragmented labour process and most of their struggle was generated by and reflected the concerns of the most skilled male operatives and their respective brotherhoods, in the tradition of nineteenth-century craft unionism.