Vol. 64 (2009)
Articles

From Invisibility to Equality? Women Workers and the Gendering of Workers’ Compensation in Ontario, 1900–2005

Robert Storey
Labour Studies Programme and Sociology Department, McMaster University
Bio

How to Cite

Storey, R. (2011). From Invisibility to Equality? Women Workers and the Gendering of Workers’ Compensation in Ontario, 1900–2005. Labour Le Travail, 64, 75–106. Retrieved from https://www.lltjournal.ca/index.php/llt/article/view/5576

Abstract

The advent of a modern workmen’s compensation system in Ontario in the mid-1910s was a moment of significant gain for injured workers. With the passage of the 1915 Workmen’s Compensation Act (WCA), injured workers would no longer have to rely on an uncertain, even hostile, judge and jury system to receive some form of compensation from their employers. The WCA was, however, a gendered, i.e., discriminatory, statute. As the paper outlines, the 1915 WCA statutorily enshrined the assumptions of the day that women’s paid work was of less value than that of men’s. The situation remained uncontested until the 1970s, when a vibrant and politically influential injured workers’ movement (IWM) emerged and, in small but important ways, began to challenge the gendered and racialized dimensions of the worker’s compensation system. As it happened, the victories secured at this juncture by the IWM that impacted on women – both as injured workers and as wives, mothers, and widows of injured workers – proved to be more symbolic than material. For while a 1982 change in the name from “Workmen’s” to “Workers Compensation Act” was symbolic of a formally gender neutral statute (continued with the passage of the Workplace Safety and Insurance Act in 1997), women workers injured over the past two decades report that their claims are being processed by WCB officials who downplay the severity and the legitimacy of their injuries, on the one hand, and who circumscribe rehabilitation and job training programs with gendered notions that their jobs are secondary in importance to that of male members of their households, on the other hand. No longer totally ignored, injured women workers now confront a neo-liberal, increasingly welfarized workers’ compensation system whose formal gender neutrality does not address entrenched labour market inequalities or the regulatory and processual discrepancies between laws and their application. L’arrivée d’un système d’indemnisation des accidents du travail en Ontario au milieu des années 1910 était un moment de gain remarquable pour les travailleurs blessés. Grâce à l’adoption de la 1915 Workmen’s Compensation Act (Loi 1915 d’indemnisation des accidents du travail), les travailleurs blessés ne auraient plus besoin de dépendre d’un juge et d’un système de jury incertain, et même hostile, pour recevoir quelque sorte d’indemnité de leurs employeurs. Cette loi était, pourtant, une loi discriminatoire contre les femmes. Comme l’article expose à grands traits, la Loi 1915 d’indemnisation des accidents du travail enchâsse statutairement les suppositions du jour que le travail payé des femmes était de valeur moindre que celui des hommes. La situation est restée incontestée jusqu’aux années 1970, quand un mouvement de travailleurs blessés, vibrant et doté d’influence politique, est émergé et, de taille petite mais importante, a commencé à mettre au défi les dimensions sexuelles et raciales du système d’indemnisation des accidents du travail. Cependant, il s’est trouvé que les victoires saisies lors de cet incident par le mouvement de travailleurs blessés ayant un impact sur les femmes – en tant que femmes, mères et veuves des travailleurs blessés – étaient plutôt symboliques que matérielles. Car bien qu’un changement en 1982 du nom anglais de la loi : de “Workmen’s” à “Workers Compensation Act” soit symbolique d’une loi de genre officiellement neutre (suivie du passage de la Loi sur la sécurité professionnelle et l’assurance contre les accidents du travail en 1997), les travailleuses blessés au cours des vingt dernières années ont signalé que leurs demandes de prestations ont été traitées par les responsables de la Commission des accidents du travail qui sous-estimaient la gravité et la légitimité de leurs blessures, d’un côté, et qui circonscrivaient les programmes de réadaptation et formation à l’emploi avec des notions sexuelles que leurs travaux étaient secondaires en importance par rapport à ceux des hommes de leurs foyers, de l’autre côté. Les femmes blessées ne sont plus totalement ignorées; elles font maintenant face à un système d’indemnisation des accidents du travail néo-libéral qui ressemble de plus en plus au régime du bien-être social, dont l’état neutre officiel ne vise aucunes inégalités bien ancrées du marché du travail ni les contradictions de règlements et processus entre les lois et leur application.